dimanche 21 août 2016

La sidérurgie mondiale a accumulé une dette record de 150 milliards de dollars

La dette des 30 premiers sidérurgistes mondiaux atteint le montant record de 150 milliards de dollars , selon le cabinet comptable EY, qui ajoute que les mesures publiques de soutien ne seront efficaces que si elles s'accompagnent d'une restructuration radicale du secteur. Cette dette est cependant largement dépassée par celle des aciéries chinoises, estimée à 500 milliards de dollars.
Dans son rapport publié jeudi, EY observe que les sidérurgistes financent par l'endettement la lutte en cours pour les parts de marché, au point que certains sont au bord de la faillite, et il constate que la sidérurgie chinoise a accru ses capacités de production d'environ un milliard de tonnes depuis 2000, portant ainsi les surcapacités mondiales à quelque 700 millions de tonnes. Ces surcapacités chroniques et la déprime des prix suscitent déjà des initiatives telles que les discussions en vue d'une fusion éventuelle engagées entre l'allemand Thyssenkrupp et l'indien Tata Steel. Thyssenkrupp, le 16ème sidérurgiste mondial par le tonnage, a également annoncé la cession de ses actifs immobiliers. Fin juin, son "gearing" (ratio dette/fonds propres) était de 175% contre 124% un an auparavant, avec
une dette de 4,77 milliards d'euros contre 4,39 milliards un an plus tôt. Le groupe allemand veut ramener son "gearing" à moins de 150% d'ici fin septembre, la clôture de son exercice annuel.
La Chine s'est engagée à réduire ses capacités d'acier de 45 millions de tonnes cette année mais elle n'avait accompli fin juillet que 47% de cet objectif.
L'Europe et les Etats-Unis, qui reprochent à la Chine de vendre à perte son acier excédentaire, lui ont imposé des pénalités, suscitant ses protestations. Des responsables de la sidérurgie européenne estiment que les sidérurgistes chinois devraient assumer l'essentiel de la restructuration, au vu de l'énormité de leur dette, mais ils n'y croient guère et il faudra faire feu de tout bois pour assurer la survie du secteur.
"Les cinq à dix années à venir seront difficiles. Ce devrait être surtout le cas en Chine mais en fait, ce sera surtout ici, à moins que nous disposions de mesures commerciales efficaces", dit Laurent Ruessmann, un avocat basé à Bruxelles, spécialiste du droit commercial, associé du cabinet Fieldfisher et qui représente des sidérurgistes.

dimanche 3 juillet 2016

ArcelorMittal et Marcegaglia soumettent une offre d'achat pour le groupe italien llva

Les sidérurgistes ArcelorMittal  et Marcegaglia ont annoncé jeudi avoir soumis une offre d'achat pour
leur concurrent italien en difficulté llva. Les conditions financières de cette offre n'ont pas été dévoilées. Dans le cadre de cette offre, première étape d'une procédure qui en comprendra plusieurs, ArcelorMittal et Macegaglia ont indiqué s'être engagés à améliorer les performances environnementales d'Ilva, à augmenter sa production d'acier brut à plus de 6 millions de tonnes par an d'ici à 2020, contre 4,8 millions de tonnes actuellement, à continuer d'exploiter au moins trois hauts fourneaux et à introduire de nouveaux types d'acier pour accroître la part des produits à valeur ajoutée dans la production d'Ilva. Les deux groupes comptent également "garantir l'emploi au niveau des meilleures pratiques du secteur".
Dans un communiqué, Geert Van Poelvoorde, le patron d'ArcelorMittal pour les produits plats en Europe, a expliqué que "llva représente une opportunité d'investissement attrayante pour ArcelorMittal. Sans compromettre notre bilan, elle renforcerait notre position de leader et augmenterait notre offre de produits en Italie, deuxième marché d'Europe pour la consommation et la fabrication d'acier". "Nous avons mené un vaste audit préalable et sommes convaincus qu'avec des investissements ciblés et un programme robuste, l'aciérie peut être redressée", a-t-il ajouté. ArcelorMittal et Marcegaglia prévoient de lancer un important programme d'investissement pour respecter leurs engagements. La principale aciérie d'Ilva, qui se situe à Tarente dans le sud de l'Italie, est accusée d'être l'une des plus polluantes d'Europe. Le gouvernement italien avait lancé en début d'année une procédure pour trouver un repreneur pour llva, une société nationalisée voilà un an en raison de ses difficultés financières. La Commission européenne a également ouvert en début d'année une enquête de concurrence sur les aides accordées par l'Etat au groupe sidérurgique.
Au cours des 120 prochains jours, seule la partie environnementale de l'offre fera l'objet de discussions, ont prévenu ArcelorMittal et son partenaire italien. "A l'issue de cette période, le gouvernement apportera davantage de précisions sur les prochaines étapes du processus d'offre."
La CFE-CGC va interpeler la Direction du groupe sur les conséquences de ce rachat sur ses autres installations. Nous ne pouvons que nous interroger face au montant des investissements annoncés sur Tarente alors que dans le même temps les usines françaises souffrent d'un sous-investissement chronique.

mardi 7 juin 2016

ArcelorMittal et la reprise du site d'Ilva à Tarente

ArcelorMittal a demandé à la caisse des dépôts italienne CDP , d'appuyer son offre de reprise du site sidérurgique en difficulté llva, convoité par deux autres repreneurs potentiels, a déclaré son directeur des fusions-acquisitions au quotidien II Sole 24 Ore.
Le gouvernement italien a reporté au 30 juin la date limite de présentation des offres fermes de reprise d'Ilva, la plus grande aciérie d'Europe par la capacité, en précisant qu'il lui faudrait quatre mois pour les étudier du point de vue des implications pour l'environnement.
Le site d'Ilva, qui emploie environ 16.000 personnes, est administré par l'Etat depuis l'an dernier. Ondra Otradovec, le directeur des fusions-acquisitions d'ArcelorMittal, a qualifié de "stratégique" le projet de reprise du site dans l'entretien à II Sole. Il a confirmé que le groupe s'associerait sur ce dossier à l'italien Marcegaglia, sur la base d'une reprise à 85% par ArcelorMittal et 15% par Marcegaglia si la CDP ne rejoignait pas le projet.
La CFE-CGC s'interroge sur les conséquences sur les autres sites du groupe en Europe si l'opération devait être menée à son terme, ce qui semble être le cas puisque la Direction du groupe considère ce projet comme stratégique.
Les deux autres candidats sont le sidérurgiste italien Arvedi et le turc Erdemir . La CDP , qui a exprimé publiquement son intérêt pour une prise de participation minoritaire dans llva, a rencontré ces derniers jours des représentants d'Arvedi et Erdemir, a déclaré à Reuters une source proche du dossier. CDP s'est refusé à tout commentaire sur ces contacts.
Pour attirer des repreneurs, llva leur a assuré des conditions favorables, en s'engageant à réduire ses effectifs de 4.000 personnes et en s'assurant un prêt relais de 1,1 milliard d'euros pour financer les coûts de la décontamination du site, proche de la ville de Tarente, dans les Pouilles.
L'aciérie avait été placée sous administration judiciaire en 2013 après la saisie par la justice de 8,1 milliards d'euros d'avoirs de ses anciens propriétaires, la famille Riva, et alors que les émissions polluantes du site étaient accusées d'être à l'origine d'un taux anormalement élevé de cancers dans la région.

lundi 6 juin 2016

Tata cède ses activités produits longs en Europe au fonds britannique Greybull

Le géant indien de la sidérurgie Tata Steel a annoncé mercredi avoir finalisé la vente de ses activités acier long en Europe au fonds britannique Greybull Capital. Tata Steel avait signé un accord en avril avec le fonds pour lui céder ses activités acier long pour la somme symbolique d'une livre.
Cette division, qui comprend une usine en France, à Hayange (Moselle), et une autre dans le nord de
l'Angleterre, à Scunthorpe, emploie actuellement 4.800 personnes, dont 4.400 à Scunthorpe. Le fonds avait promis en avril qu'il allait consacrer 400 millions de livres (495 millions d'euros) à un plan d'investissements et de financement de l'entreprise, qui sera relancée sous le nom British Steel.
Le groupe indien, principal employeur de la sidérurgie au Royaume-Uni, doit par ailleurs encore trouver un repreneur pour ses activités historiques déficitaires en Grande-Bretagne, une décision qu'il a prise en arguant de l'arrivée sur le marché européen de masses d'acier à prix cassé importé de la Chine. Cette décision a provoqué une onde de choc en Grande-Bretagne, pays où l'acier occupe une place à part dans les coeurs depuis la Révolution industrielle. Quelque 12.000 emplois sont concernés par la vente prévue.
L'usine à rails d'Hayange se prénomme désormais "British Steel France Rail"

dimanche 5 juin 2016

Un nouveau trio exécutif à la tête de la CFE-CGC



Un nouveau trio exécutif à la tête de la CFE-CGC élu avec 90,83% des voix.

François Hommeril (54 ans) est officiellement le nouveau président de la Confédération Française de l’Encadrement-CGC. Élu le 1er juin à l’occasion du premier jour du 36e Congrès confédéral à Lyon, il succède à Carole Couvert et devient le dixième président de l’histoire de l’organisation. Le nouveau trio exécutif est complété par Alain Giffard (61 ans), successeur de Marie-Françoise Leflon au poste de Secrétaire général, et par Franck Zid (60 ans), réélu comme Trésorier national, un poste qu’il occupe depuis le Congrès de Saint-Malo, en 2013.

Ce nouveau triumvirat confédéral s’était dessiné dès le comité directeur du 25 avril dernier durant lequel la CFE-CGC avait fait savoir qu’un trio unique avait été proposé à l’unanimité, plébiscitant François Hommeril, Alain Giffard et Franck Zid. "Nous allons à un Congrès rassemblés et nous faisons la démonstration d'une organisation en ordre de marche qui sait rester unie", avait indiqué Carole Couvert, alors présidente confédérale.

Au cœur d’un printemps social décisif pour l’avenir des salariés (projet de loi El Khomri et négociation sur l’assurance chômage), la CFE-CGC peut donc s’enorgueillir de préparer dans les meilleures conditions et de manière responsable les prochaines échéances décisives, au service et au soutien de ses adhérents et militants.

"Je tiens à saluer le travail accompli par la précédente direction confédérale lors de la dernière mandature, déclare François Hommeril. Les trois dernières années ont été propices au développement de la CFE-CGC, il faut continuer à travailler dans cette direction pour faire de la CFE-CGC une organisation visible, représentative et créative, incarnant une culture d’excellence."

jeudi 26 mai 2016

Communiqué confédéral : Arrêtez les blocages !

La CFE-­CGC dénonce la prise en otage et la paralysie de la France !
La CFE-­CGC en appelle aux manifestants des organisations syndicales qui bloquent actuellement notre pays afin de lever les barrages et les blocages, quel que soit le secteur d'activité.
La CFE-­CGC en appelle au sens des responsabilités de chacune et de chacun !
En effet, quelles sont ou quelles seraient les conséquences d'une paralysie qui durerait :
1. La dégradation de l’image et du rayonnement de la France dans le monde : des investissements étrangers en préparation risquent d'être stoppés net. Si tel est le cas se sont de belles opportunités de création d'emplois perdues pour notre pays ! D’ores et déjà, les entreprises qui n'ayant pas les
investissements nécessaires à leur montée en gamme réfléchissent à des délocalisations avec toutes les conséquences sur l'emploi et le pouvoir d'achat des salariés !
2. Pour les TPE et PME qui ne peuvent plus produire ou qui ne peuvent plus livrer les marchandises produites, c'est le chômage technique total ou partiel qui se met en place. Poursuivre dans cette voie de conflits, c’est mettre en danger même l'existence de l'entreprise entrainant des redressements judiciaires voire des liquidations avec autant de salariés qui risquent de perdre leur emploi et
toutes les conséquences sur leurs familles !
3. Des salariés, des fonctionnaires, des contractuels pris en otage par ce mouvement ne pourront plus aller travailler ! Pire, dans certain cas cela signifie pour tous ceux qui sont en période d'essai, un risque potentiel de perte de cet emploi, qu'ils avaient peut-­être mis des mois à décrocher !
Pour les autres cela signifiera inexorablement une perte de salaire donc de pouvoir d'achat !
4. Opposer les salariés entre eux, peut provoquer des dérapages, en espérant qu'il n'y ait aucun blessé voire pire....
5. Cette paralysie va opposer les personnes et laisser des traces profondes de clivage dans notre société et nous mettrons des mois pour effacer les stigmates, des mois pendant lesquels d'autres pays passeront devant nous.... 
Pour toutes ces raisons, la CFE-­CGC en appelle au sens des responsabilités de chacune et chacun ! Avant de faire grève ou de bloquer quoi que ce soit, demandez-­vous si vous avez envie que votre fils, votre fille, votre mari, femme, conjoint, conjointe... Perde son travail ????
Demandez-­vous quel est le motif réel du blocage ? Est-­ce une problématique de salaire dans votre entreprise ou administration ? Si oui cela doit se régler au sein de votre entreprise !
Est-­ce la peur de demain et de ne plus avoir d'emploi ? Alors, c'est un sujet de discussion entre partenaires sociaux et avec le gouvernement. Bloquer ne fera qu'accélérer ce que vous craignez
mais ne permettra en aucune façon de l'éviter ou de trouver des solutions alternatives ensemble !
Est-­ce votre reste à vivre qui sous la pression fiscale de ce début de quinquennat a baissé ? Alors là encore, c'est une discussion avec le gouvernement sur la fiscalité des ménages (voire des entreprises).
La CFE-­CGC pratique un syndicalisme différent, nous construisons au quotidien dans les entreprises et les administrations. Nos militants font des propositions en regardant quel est l'intérêt
de l'entreprise (ou de l'administration) et celui des salariés (ou des fonctionnaires et contractuels) mais nous ne mettons jamais l'un au-­dessus de l'autre afin d'être dans une démarche durable qui
préserve vos emplois (voire permette d'en créer de nouveaux) et votre pouvoir d'achat !
Sur la loi travail nous faisons, depuis le début, le pari du débat parlementaire afin de faire bouger le texte, et les résultats sont là, certes c'est la politique des petits pas, mais c'est surtout la démonstration qu'en discutant nous pouvons faire avancer les choses !
La France, notre pays, est plein de potentiels et de talents, soyons vigilants ensemble à une amorce de reprise qui pourrait être torpillée par un mouvement dans la durée !
Encore une fois, la CFE-­CGC en appelle au sens des responsabilités de chacune et chacun !
Non seulement nous ne cautionnons pas ce mouvement mais nous le dénonçons !
Il est temps de revenir à un vrai dialogue social en France, un dialogue social levier de performances dans l'intérêt des salariés et des entreprises comme dans celui des fonctionnaires et de leurs
administrations.
En tout cas, à la CFE-­CGC, c'est à cette forme de dialogue social que nous sommes profondément attachés : un dialogue social constructif, responsable et courageux !

mercredi 18 mai 2016

Le G7 va agir contre les surcapacités mondiales de l'acier

Le G7 va prendre des mesures pour lutter contre les surcapacités mondiales dans le secteur sidérurgique, que beaucoup disent saturé par la production chinoise.Si le texte est adopté lors du sommet du G7 qui se tiendra au Japon à la fin du mois, il pourrait inciter la Chine, qui produit près de la moitié de l'acier mondial, à prendre des mesures concrètes pour freiner sa production. Des usines sidérurgiques australiennes et britanniques menacent de fermer à cause de la saturation du marché.
"Nous reconnaissons l'impact négatif de la capacité excédentaire mondiale dans tous les secteurs de l'industrie, et en particulier dans celui de l'acier, sur nos économies, notre commerce et nos employés", annonce le texte. "Nous sommes déterminés à agir vite et à prendre des mesures pour répondre au problème en améliorant le fonctionnement du marché, notamment à travers des actions coordonnées pour identifier et chercher à éliminer les subventions et soutiens (à la production), et en encourageant des ajustements", poursuit-il.
Les chefs d'Etat et de gouvernement du G7 (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada) se rencontreront les 26 et 27 mai à Ise-Shima, près de Nagoya, au Japon. L'endroit est un important site de production automobile et de transformation sidérurgique.
En mars, la production d'acier chinoise a atteint un niveau record, la remontée des prix ayant entraîné la reprise de la production dans des usines qui étaient à l'arrêt jusqu'alors. Les prix de l'acier chinois ont depuis rechuté. Le mois dernier, la Chine et les autres grands pays producteurs d'acier ne sont pas parvenus à s'entendre sur des mesures permettant de résoudre la crise traversée par le secteur. Les Etats-Unis et l'UE ont appelé à une action urgente.
La Commission européenne a annoncé vendredi l'ouverture d'une enquête sur des soupçons d'aides illégales accordées aux exportateurs chinois d'acier plat laminé à chaud. Cette enquête s'ajoute à une autre, en cours, pour dumping présumé. Les deux procédures résultent de plaintes de la fédération européenne des sidérurgistes Eurofer.
Dans le même temps les autorités américaines ont décidé d'augmenter les droits de douanes sur les coils laminés à froids en provenance de Chine de 522 % !