jeudi 23 octobre 2014

Sommet européen sur le climat : La Fédération de la Métallurgie s'adresse au Président de la République

Le prochain Conseil européen des chefs d'Etat, qui doit statuer sur la future politique européenne sur l'énergie et le climat, se tiendra les 23 et 24 octobre prochains à Bruxelles. Les orientations qui seront prises seront décisives, en particulier pour l'avenir de la filière sidérurgie en Europe.

En septembre 2014, la fédération européenne des syndicats de l'industrie (IndustriALL Trade Union) adressait un courrier aux chefs d'Etat de l'Union Européenne, ainsi qu'aux parlementaires afin d'attirer leur attention sur les risques encourus par la filière de production.

En effet, tel qu'il est envisagé aujourd'hui, le système de quotas d'émissions européens pourrait coûter de 70 à 100 milliards d'euros à la sidérurgie européenne entre 2020 et 2030. Les installations les moins émettrices de CO2, qui sont censées bénéficier de mesures préservant leur compétitivité, verraient leur quantité d'allocations allouées gratuitement réduite de 75%.

Par ce courrier, la Fédération de la Métallurgie CFE-CGC soutient l'initiative d'IndustriALL Trade Union et vous alerte, Monsieur le Président, sur le risque particulier qu'encourt la sidérurgie européenne.

Nous espérons que le futur cadre européen en matière de climat et d'énergie n'imposera pas - pour ce qui concerne les installations les plus performantes - de surcoûts directs et indirects de CO2 pour nos industries, alors que celles-ci sont soumises à la concurrence internationale. 

En effet si l'Union Européenne persistait, nous craignons qu'à l'horizon 2030, l'Europe ne soit plus un continent producteur d'acier, mais simplement un lieu de transformation d'acier produit sur d'autres continents. 
In fine, cela n'aurait d'ailleurs aucun impact sur le réchauffement climatique, bien au contraire, les installations de production d'Europe étant parmi les meilleurs perfomers en termes d'émission de CO2, mais serait désastreux pour l'emploi.

En espérant obtenir votre soutien à cette démarche, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression de nos respectueuses salutations

vendredi 17 octobre 2014

Abandon de l'écotaxe : une note salée pour le contribuable

À l’heure où le gouvernement défend son action pour la transition écologique et énergétique, la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie n’a pas hésité à enterrer l’écotaxe alors que ce dispositif issu du Grenelle de l’environnement avait recueilli un large consensus et qu’il avait encore très récemment été jugé de « bon sens, juste et efficace ».

La CFE-CGC regrette une décision qui n’a fait l’objet d’aucune concertation et qui traduit l’incapacité du gouvernement à bâtir une fiscalité écologique juste et à intégrer les transports dans la transition écologique et énergétique. Pourtant, c’est bien d’une politique de transports cohérente, adaptée aux enjeux de réduction des gaz à effet de serre et fiscalement juste pour assurer le financement des infrastructures dont notre pays a besoin.

Pour la CFE-CGC, ce reniement présage une rupture avec les engagements qui ont été pris lors du Grenelle de l’environnement de développer les modes de transports alternatifs. En se privant de l’écotaxe qui avait déjà fait l’objet d’un décret en 2012, le gouvernement se prive en effet d’un outil structurant pour le report modal dans les transports.

La CFE-CGC considère qu’une telle décision est lourde de conséquences pour le financement des infrastructures de transport du pays. Qui peut croire qu’en ces temps de disette budgétaire, l’Agence de Financement des Infrastructures de transport de France (AFIF) a les moyens de se passer des recettes de l’écotaxe ? Cette décision est d’autant plus incohérente que les investissements dans les infrastructures sont une des clefs de la relance de l’économie et de la création d’emplois.

Dans sa recherche de recettes de substitution, le gouvernement envisage sans la moindre hésitation d’augmenter la taxe sur le diesel et d’ainsi faire supporter aux consommateurs la perte des recettes de l’écotaxe. De plus, abandonner l’écotaxe, c’est continuer de faire financer par le seul contribuable français les infrastructures de transport, tout en excluant la participation des transporteurs internationaux. Cette vision est d’autant plus saugrenue et inéquitable que ces derniers pèsent 30 % dans le transport routier des poids lourds en France.

La CFE-CGC dénonce un tel choix en plein ras-le-bol fiscal. La volonté de ne pas faire d’écologie punitive ne doit en aucun cas conduire à un renforcement de la fiscalité, pour le coup punitive, à l’égard des citoyens et en particulier des classes moyennes. La CFE-CGC demande donc au gouvernement de faire preuve de davantage de responsabilité en matière de transition écologique et de fiscalité !

jeudi 9 octobre 2014

Projet de loi de financement de la sécurité sociale : "Familles, je vous hais"


« Familles, je vous hais ! » la phrase culte de Gide semble être le fil conducteur de la politique familiale menée depuis le début du quinquennat de François Hollande.

Déjà le plafond du quotient familial a été abaissé à deux reprises depuis 2012, ce qui a eu pour conséquence de fortes hausses d’impôts pour les classes moyennes avec enfants.
Aujourd’hui, le PLFSS 2015 poursuit  la destruction progressive de la politique familiale de notre pays : 
- division par trois de la prime à la naissance du deuxième enfant, 
- report de deux ans de la majoration pour les adolescents, 
- réduction de la durée du congé parental pour les mères, 
-  baisse de l’aide à la garde du jeune enfant pour les classes moyennes par  la création d’un seuil de revenu au-delà duquel cette aide sera réduite de moitié !

Considérant sans doute que ces attaques réitérées sont insuffisantes, les députés socialistes envisagent de proposer un amendement au PLFSS visant à rendre les allocations familiales dégressives en fonction des revenus.

Il ne s’agit ni plus ni moins que de s’attaquer aux  principes fondamentaux de notre Sécurité sociale qui instituent une redistribution horizontale entre les familles qui n’ont pas la charge financière d’enfants et celles qui en ont. La redistribution entre familles selon le revenu s’opérant, quant à elle, par l’impôt. Le raisonnement des députés socialistes conduirait demain, s’il était suivi, à indexer les remboursements d’assurance maladie sur les revenus des malades !

La CFE-CGC dénonce cette logique fatale qui cantonne les classes moyennes à un rôle de payeur sans droits. Elles n’auront d’autre choix demain que d’aspirer à en sortir.