A l’heure où le chômage de masse n’en finit plus de frapper nos concitoyens, la
CFE-CGC considère que la priorité est de mobiliser toutes les énergies pour
répondre à la première des attentes des français, à savoir la bataille pour
l’emploi. La CFE-CGC est convaincue que dans un contexte économique marqué par
la désindustrialisation, cet impératif passe par une politique industrielle à la
hauteur des enjeux, en France comme en Europe.
Malgré l’urgence
de cet impératif, il n’y a rien dans la loi défendue en ce moment au Parlement
par le Ministre en charge de l’Industrie qui réponde à cet enjeu. C’est pourtant
ce que les français sont en droit d’attendre d’une loi que l’on annonce destinée
à soutenir la croissance et l’activité.
Pire, cette loi
pourrait s’avérer contraire aux intérêts de l’industrie française. Qui peut
croire que le développement du transport par autocars, sans réelle régulation,
sera sans impact sur la filière industrielle ferroviaire française, pourtant
filière d’excellence, du fait de la concurrence frontale créée avec le train ?
Et comme le dit Thomas Piketty, ce ne sont pas d’autocars dont les français ont
besoin, c’est avant tout d’emplois.
La CFE-CGC est
tout aussi convaincue que ce n’est pas en lâchant la bride de l’Etat actionnaire
que nous le doterons enfin d’une vision industrielle qui lui fait aujourd’hui
défaut et que l’abandon des activités énergie d’Alstom a mis en exergue ? Qui
peut enfin croire que c’est en privatisant les aéroports au nom de
l’optimisation financière que nous préserverons la souveraineté du pays sur ses
infrastructures, que nous faciliterons les investissements productifs dans notre
pays et que nous soutiendrons l’industrie aéronautique française ? Les
américains ont le libéralisme moins béat…
Dans le même
temps, le Premier Ministre a déclaré le climat grande cause nationale. La
CFE-CGC doute que le développement des autocars, plus émetteurs de
C02 que les trains à traction électrique, y réponde. Elle rappelle
aussi que la politique tarifaire en matière d’électricité n’est pas là pour
répondre à des compromis politiques grossiers en faveur de quelques lobbies
influents, mais plutôt pour faciliter des investissements qui sont essentiels au
tissu industriel de notre pays et au développement de filières
d’excellence.
La CFE-CGC attend
donc du gouvernement qu’il se hisse au niveau des enjeux industriels et
économiques de notre pays au lieu de faire des lois Potemkine. Oui à une vraie
politique industrielle qui prépare l’avenir du pays dans la compétition
mondiale, de son économie et son modèle social. Non à une foi aveugle dans
l’idée selon laquelle le progrès, c’est de faire confiance au seul marché et de
ne favoriser que la concurrence
!