lundi 21 mars 2016

Emmanuel MACRON et Matthias FEKL saluent l’action de la Commission européenne face à la crise de l’acier et appellent à une mobilisation plus forte




 Emmanuel MACRON, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, et Matthias FEKL, Secrétaire d’Etat au commerce extérieur, à la promotion du tourisme et aux Français de l’étranger, saluent les engagements pris aujourd’hui par la Commission européenne pour faire face à la crise sidérurgique européenne. La Commission européenne a adopté une communication « Sidérurgie : préserver l'emploi et une croissance durables en Europe », qui prévoit de mobiliser l’ensemble des outils européens pour préserver et moderniser le secteur de l’acier en Europe : instruments de défense commerciale pour se protéger contre la concurrence déloyale, financements européens pour investir dans l’innovation, politique de concurrence et politique énergétique notamment. La Commission prend notamment l’engagement de réduire les délais des procédures anti-dumping, ce qui constitue une première avancée importante et répond à une demande forte de la France. La sidérurgie européenne connaît actuellement une situation difficile, marquée par des surcapacités de production massives au niveau mondial et une demande décroissante, qui aboutissent à une chute des prix et des pratiques concurrentielles parfois déloyales. Les enjeux sont considérables : la sidérurgie représente 330 000 emplois directs en Europe et 500 sites de production. Sous l’impulsion de la France notamment, la mobilisation européenne s’est accrue au cours des derniers mois. En particulier, à l’initiative d’Emmanuel MACRON, 7 Etats membres (France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Pologne, Belgique, Luxembourg) ont adressé à la Commission et à la Présidence du Conseil de l’Union européenne une lettre pour demander une accélération et un renforcement des procédures anti-dumping. D’autres Etats membres ont apporté leur soutien à cette initiative. Cette mobilisation produit des résultats. La Commission européenne a notamment renforcé le dialogue avec la Chine en vue de réduire les surcapacités de production. Elle a également adopté au mois de février de nouvelles mesures anti-dumping dans le secteur sidérurgique et lancé trois enquêtes sur des importations chinoises d’acier. La communication adoptée aujourd’hui vient conforter cette action.
La mobilisation doit encore s’amplifier. Emmanuel MACRON et Matthias FEKL appellent à une accélération plus forte des procédures anti-dumping et invitent leurs partenaires de l’Union européenne à reprendre les discussions sur la modernisation des instruments de défense commerciale afin de rendre les mesures anti-dumping européennes plus dissuasives. Emmanuel MACRON a déclaré : « Face à la crise de la sidérurgie, la France agit, l’Europe avance. Nous agissons à la fois pour moderniser notre industrie et pour la protéger contre une concurrence déloyale. La mobilisation doit encore s’accentuer, les procédures européennes doivent être plus rapides et plus efficaces. La sidérurgie, ce n’est pas notre passé industriel, c’est notre avenir économique ». Matthias FEKL a indiqué : « La France se bat pour le renforcement de nos instruments de défense commerciale. La sidérurgie française et européenne en a besoin lorsque les conditions d’une concurrence équitable ne sont pas réunies. La réciprocité doit être la pierre angulaire de la politique commerciale européenne. Des mesures de défense plus rapides et plus dissuasives seront plus efficaces. L’emploi industriel en France est en jeu. »

jeudi 17 mars 2016

Crise du secteur sidérurgique : l'Europe reconnaît son impuissance



La Commission européenne doit présenter aujourd'hui une brève communication sur l'industrie sidérurgique européenne. Le document, consulté par « La Correspondance économique », fait un bref bilan de la crise que traverse actuellement le secteur, mais n'esquisse pas de réelle piste de réforme. « C'est d'abord la responsabilité de l'industrie elle-même de s'adapter et d'innover pour répondre aux défis qui l'attendent », souligne au contraire la conclusion du document.
Selon la Commission, l'industrie sidérurgique européenne représente un chiffre d'affaires annuel de 166 milliards d'euros, et représente 1,3 % du PIB de l'UE. En 2015, il a créé 328 emplois directs. Néanmoins, la position « compétitive » de l'UE s'est détériorée depuis 2014. La faute en revient principalement à la Chine, dont la production a augmenté « de façon spectaculaire », tandis que sa demande intérieure baissait en raison du ralentissement économique. Toujours selon la Commission, Pékin produit actuellement 350 millions de tonnes d'acier par an, soit environ deux fois plus que l'UE. « En trois ans, les importations d'acier depuis la Chine ont bondi (...) et le prix de certains produits s'est écroulé de 40 % », conclut l'exécutif européen.
Mais, si le constat est clair, les pistes d'actions sont très limitées, pour la Commission européenne. Elle pourrait, en théorie, proposer des améliorations des instruments de défense commerciaux européens. Mais, comme elle le rappelle elle-même, sa précédente proposition en la matière est coincée depuis 2013 au sein du Conseil de l'UE, où certains Etats s'y opposent catégoriquement.
Concernant les investissements, le budget communautaire est limité, et ne permet pas de débloquer des fonds exceptionnels pour le secteur. L'exécutif européen pointe donc vers les fonds déjà en place, par exemple le Fonds européen pour les investissements stratégiques (le « Plan Juncker d'investissement » lancé en 2015), le fonds d'ajustement à la globalisation, ou encore les fonds structurels attribués sur une base pluri-annuelle à tous les Etats membres. Seule possibilité d'action, la Commission peut imposer des mesures de défense commerciale au cas par cas, par exemple des droits anti-dumping. 37 mesures sont actuellement en place, dont 16 à rencontre de la Chine.
L'exécutif précise avoir accéléré le rythme d'imposition de ces mesures, avec 5 nouvelles en 2014 et 7 en 2015 (cf. CE du 15/02/2016). En parallèle, des groupes de travail bilatéraux ont été mis en place avec la Chine, le Japon, l'Inde, la Russie, la Turquie et les Etats-Unis. Concernant la Chine, un travail est bien sûr en cours sur la question de son accession au statut d'économie de marché - statut qui rendrait plus compliqué le calcul des droits anti-dumping à son égard (cf. CE du 12/02/2016).
Une résolution du Parlement européen, adoptée en octobre dernier, proposait d'agir sur le régime d'échange des droits d'émission de C02 et sur le prix de l'énergie. Dans son document, la Commission écarte la première option, référant à sa dernière proposition en la matière. Elle n'exclut pas une action sur le prix de l'énergie, mais seulement dans le cadre de son projet d'« Union de l'énergie ». « Ce document signe la mort de l'industrie sidérurgique européenne », tempête un spécialiste du secteur, pour qui une intervention publique marquée est décisive pour secourir le secteur. « Le fait que la Commission européenne fasse une communication est un bon signe, cela montre qu'elle a compris l'ampleur de la crise », relativise un représentant du secteur privé. « Mais, bien sûr, c'est assez décevant de voir qu'elle n'y propose rien de nouveau. »

vendredi 11 mars 2016

AG Extraordinaire ArcelorMittal du 10 mars 2016

L'ensemble des actionnaires décide d'entériner l'augmentation de capital pour un montant de 3 milliards de dollars. Cette augmentation, conjuguée à des cession d'actifs (Gestamp) doit permettre au groupe de diminuer son endettement à 11,7 milliards de dollars. Pour rassurer les investisseurs le groupe s'engage dans un plan d'action dit "2020" en vue d'atteindre un EBITDA de 85$/tonne.